Mohamed-Antar Daoud honore la famille du chahid Ali Boumendjel

 

Sur instructions expresses du président de la République, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, a honoré la famille du martyr de la cause nationale, l’avocat Ali Boumendjel, mort sous la torture en mars 1957, en pleine Bataille d’Alger, et rendu un vibrant hommage à la mémoire de celui-ci. La cérémonie qui s’est déroulée, à Paris, dans les locaux de l’ambassade d’Algérie, et à laquelle ont pris part des membres des personnels diplomatiques et consulaires en poste en France et nombre d’anciens moudjahidine de la mythique Fédération de France du FLN, intervient quelques jours après la reconnaissance officielle par l’Etat français de la responsabilité de l’armée française dans l’assassinat de ce grand militant de la cause nationale. Et quelques mois seulement après le décès, en août 2020, à l’âge de 101 ans, de Malika Boumendjel, sa veuve, qui sa vie durant n’a eu de cesse d’obtenir une telle reconnaissance. Laquelle constitue un cinglant démenti à la thèse farfelue du suicide que les autorités françaises ont défendues bec et ongles depuis 64 ans. Et ce, même après que le sinistre général Aussaresses, aujourd’hui décédé – il est mort en 2013 – et alors commandant, ait publiquement reconnu, dans ses mémoires publiées en 2001, avoir ordonné à ses parachutistes de liquider Ali Boumendjel et de camoufler son assassinat en suicide. En remettant l’emblème national à deux des fils de l’illustre chahid, qui étaient en l’occasion accompagné d’autres membres de la famille Boumendjel, l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed-Antar Daoud, n’a pas manqué de saluer sa mémoire et de retracer les grandes étapes de son parcours de militant de la cause nationale; un parcours qu’il a entamé, assez jeune, dans les rangs des Amis du Manifeste et de la Liberté (AML) puis, à partir de 1946, dans ceux de l’UDMA (Union démocratique du manifeste algérien) que venait de lancer Ferhat Abbès, une autre grande figure de la vie politique algérienne d’avant le déclenchement de la lutte de libération nationale. Avant d’intégrer, en 1955, le FLN. Saisissant cet mémorable occasion, l’ambassadeur d’Algérie en France a, selon le communiqué publié hier par la représentation diplomatique algérienne à Paris, rappelé la récurrente insistance du président Abdelmadjid Tebboune, “sur le fait que la qualité et la pérennité des relations algéro-françaises ne sauraient s’accomplir pleinement sans prise en compte de l’histoire et de la question mémorielle, à propos de laquelle nulle renonciation ne saurait être envisagée”; une insistance (du président de la République) qui le met, a-t-il poursuivi, “en totale communion avec le peuple algérien”. Tout en saluant les avancées enregistrées dans ce domaine, telles, a-t-il déclaré, “la restitution des restes mortuaires des premiers résistants algériens (à l’invasion coloniale française)” et “la reconnaissance de la mort sous la torture de Maurice Audin”, Mohamed-Antar Daoud a tenu, néanmoins, à rappeler que “beaucoup (restait) à faire” dans le domaine. Notamment en ce qui concerne “les dossiers des archives, des disparus et des essais nucléaires au Sahara”.

Mourad Bendris