Plus de 10 000 demandes d’investissement en attente de réponse

A l’instar des autres organisations patronales, la Confédération générale des entreprises algériennes (CGEA), que dirige Saïda Neghza, a remis dernièrement à Mohamed Bacha, ministre de l’Industrie, des propositions qui fondent sa vision des conditions à réunir pour assurer une évolution et un développement cohérents de l’économie nationale. Conséquente avec sa politique de dénonciation des blocages qui entravent l’action des opérateurs économiques nationaux et, partant, le décollage certain et efficient de cette dernière, la CGEA a placé en tête de liste de ses propositions, la nécessaire et urgente levée des entraves bureaucratiques auxquelles ils sont confrontés. Mais, également, l’obligation pour l’administration de répondre rapidement aux demandes d’investissement qui lui parviennent. A l’appui de cette dernière exigence, la CGEA a révélé qu’au jour d’aujourd’hui, soit “jusqu’au mois de mars 2021, plus de 10 000 demandes d’investissement et d’acquisition d’un foncier industriel attendent toujours de recevoir une réponse”. Et ce, “dans les 48 wilayas du pays”. Concernant le foncier industriel, la CGEA a exigé la levée urgente du gel de sa distribution en vigueur depuis deux années. De même qu’elle a insisté sur la nécessité de réduire au strict minimum et les délais de réponse aux demandes de permis et d’agréments émanant des opérateurs économiques engagés dans des opérations d’investissement, et le nombre de documents constitutifs du dossier d’investissement exigé. Cette exigence de réduction du superflu en matière de temps, de procédures et de documents à fournir, la CGEA l’a également formulée en ce qui concerne le bénéfice de crédits bancaires. C’est ainsi que l’organisation que préside Saïda Neghza a exigé le respect des instructions du ministre des Finances relatives au traitement, dans un délai n’excédant pas les 30 jours, de toute demande de crédit ainsi que celles ayant trait à l’octroi de facilités visant à l’encouragement des exportations, à la simplification des dossiers de transfert de devises et à l’octroi de la priorité, concernant la production industrielle, aux activités de maintenance. Dans un cadre plus large qui touche à la révision de l’approche globale relative à l’acte d’investir, la Confédération générale des entreprises algériennes a appelé à la révision de la législation et de la réglementation relatives, tout à la fois, au crédit, à la monnaie, à la petite et moyenne entreprise, à la concession, à la commune et à la wilaya dossiers, et leur enrichissement dans le cadre d’un dialogue plus large ouvert aux partenaires sociaux qui oeuvrent à la création de plus de postes d’emploi et de plus de richesses, comme le font les organisations patronales, et à la préservation des postes d’emploi, comme le font les syndicats des travailleurs. La CGEA s’ouvre sur le monde universitaire Sur un autre plan, la CGEA a procédé à la signature d’une convention avec l’université de M’sila. Quatrième du genre, celle-ci fait suite à trois autres conventions signées avec trois autres universités du pays, dont celle de Constantine. Dans son intervention devant les participants au séminaire sur les entreprises économiques et les porteurs d’idées innovantes que l’université de M’sila a organisé, hier, sous le thème “L’innovation et les défis du développement économique”, la présidente de la CGEA a tenu à rappeler que “le secret de la réussite des nations et la concurrence entre les entreprises économies dépendent, dans une large mesure, du facteur humain”. Expliquant sa pensée, Saïda Neghza a ajouté que “la disponibilité d’une ressource humaine instruite, maîtrisant les sciences modernes et évoluant dans un environnement propice au travail et à l’innovation, est la garantie de l’obtention de résultats positifs qui ne peuvent qu’être bénéfiques pour tout le monde et pour le rythme du développement économique et social du pays”. Et de poursuivre: “A la CGEA, nous avons l’intime conviction que la science et l’innovation peuvent apporter à notre économie cette valeur ajoutée qui permettra à l’économie nationale de sortir progressivement, mais sûrement, de la dépendance aux hydrocarbures qui entrave son développement”. Dans la foulée, elle a révélé que “la CGEA a signé une convention avec l’Organisation nationale des petites entreprises et des entreprises innovantes, en vertu de laquelle nous avons ouvert des bureaux, travaillant sous l’égide de nos bureaux de wilaya, qui s’occupent des jeunes porteurs de projets”. A la fin de son intervention, la présidente de la CGEA, après les avoir valorisées, a déclaré que les conventions que son organisation a signé avec un certain nombre d’universités du pays, visent “à jeter des passerelles entre le monde universitaire et les entreprises économiques” mais également “ à améliorer les conditions d’intégration des nouveaux diplômés dans le secteur économique et ce, par l’amélioration de leurs compétences et de leur savoir-faire”.

Mourad Bendris