Le Directeur Général de IRIS SAT, Djamel Guidoum, dans une interview avec « Dzair Tube » : des milliers de travailleurs sont menacés de chômage à cause de Corona et une augmentation de 70 % des prix des produits

Le représentant de l’Association des fabricants algériens des produits électroniques et d’électroménager, Djamel Guidoum, a mis en garde contre une flambée imminente des prix des appareils électroménagers dans le pays, qui, selon lui, dépasseront 70 pour cent, citant la raison de son dialogue avec « Dzair Tube » aux nouvelles taxes imposées aux producteurs de ces appareils et à la détérioration de la valeur du dinar sur le marché.

Comment évaluez-vous le marché du mobile et des équipements électroménagers aujourd’hui après l’arrêt de l’activité du montage?

Personne ne nie que l’industrie électronique et d’électroménager en Algérie a fait des progrès importants au cours des dernières années, et a pu s’imposer comme une figure économique importante sur le marché national. Auparavant elle occupait plus de 40 000 travailleurs, mais malheureusement, ces postes sont aujourd’hui menacés de disparition en raison de nombreux facteurs, notamment la suspension des modèles « CKD» et « SKD», malgré les promesses de lancer un nouveau modèle, mais cette affaire ne s’est pas produite, et pire que cela, nous avons été surpris par le contenu du nouveau cahier des charges publié au début de 2021, ce dernier, qui n’est pas lié à l’industrie électronique et d’électroménager, et le pourcentage d’intégration dans celui-ci est faux et porte de nombreuses contradictions, tant au niveau de la méthode de calcul du pourcentage d’intégration qu’au regard du développement de l’industrie locale, ce qui a conduit à la difficulté d’appliquer ce cahier sur le terrain.

Avez-vous demandé de revoir le contenu de ce cahier des charges?

En effet, nous avons déposé auprès du Ministère de l’Industrie une demande afin de modifier de ce cahier et de rechercher une nouvelle formulation qui serait plus claire et basée sur des fondements corrects. A cet égard, nous avons avancé plusieurs propositions, notamment en ce qui concerne le calcul du taux d’intégration, et toutes les alternatives que nous avons présentées sont appliquées dans les pays développés, qui ont prouvé leur efficacité et leur capacité à se développer dans l’industrie électronique et d’électroménager, et nous avons, à notre tour, essayé de convaincre le ministère de tutelle de ces propositions, surtout pendant la période de l’ancien ministre Ferhat Ait Ali, qui nous lui avons informé que le cahier des charges était plein d’erreurs, mais le remaniement du gouvernement intervenu ensuite avec l’arrivée de Mohamed Bacha à la tête du secteur industriel, nous a fait réessayer avec le dernier et nous lui faisons part de nos réserves a propos du cahier des charges, c’est exactement ce qui s’est passé où des concertations ont été ouvertes pour le reconsidérer, mais à chaque fois la discussion sur la position du ministère a fait basculer ce dossier entre les mains de chaque nouveau ministre qui vient à la tête du secteur, et nous espérons que le nouveau responsable Ahmed Zeghdar rouvrira ce dossier, et convoque tous ceux qui le concernent pour discuter de son contenu, car il semble être une personne qui défend l’industrie locale et a des tendances à la protéger.

Comment l’industrie électrique et d’électroménager a-t-elle été affectée par la crise économique causée par les répercussions du virus Corona ?

Il n’y a aucune différence entre le fait que la récente crise économique causée par les répercussions du virus Corona a touché tous les domaines, y compris les industries électroniques et d’électroménager, il y a aujourd’hui plus de 13 000 travailleurs dont les emplois sont menacés de disparition, et de nombreuses entreprises ont trouvé eux-mêmes devant l’inéluctabilité des permis de travail, d’autant plus que leurs produits ne sont plus demandés sur le marché en raison des prix élevés et de la détérioration de la valeur du dinar, alors nous disons qu’aujourd’hui cette industrie est menacée en Algérie et les responsables doivent agir pour la sauver.

Y a-t-il une future hausse des prix ?

En fait, nous, les entreprises produisant ces équipements, nous sommes retrouvés aujourd’hui, devant l’option de réduire la production, d’autant plus que le pouvoir d’achat du citoyen algérien s’est considérablement effondré, et l’on sait que lorsque les prix augmentent, la demande diminue, ce qui fait les entreprises réduisent leur production et donc licencient un certain nombre de leurs travailleurs, et le produit ici entre dans un cycle vicieux, les choses se compliquent et la courbe du chômage monte, et de cette façon nous avons déjà plongé dans la crise économique, et quant aux prix, ils vont dépasser toutes les attentes. Par exemple, le climatiseur n’a pas dépassé, l’année dernière, les 35 mille dinars, mais cette année il a dépassé 50 mille dinars, donc on dit que les prix ont augmenté de 70 pour cent et c’est irraisonnable à une époque où les salaires des citoyens ne connaissent aucune augmentation, et en même temps on constate que le pouvoir d’achat ne cesse de se dégrader.

Quels sont les facteurs qui ont provoqué la flambée des prix sur le marché des appareils électriques ?

En effet, les prix ont été affectés par la hausse des matières premières sur le marché mondial, outre les coûts élevés du transport maritime, qui ont aggravé les choses, la valeur du dinar s’est détériorée par rapport aux autres monnaies.Le plus compliqué est que les fabricants d’appareils électriques et d’électroménager en Algérie ont perdu le privilège de la perception des impôts. de nouvelles taxes, qui s’élèvent à 15 pour cent liées à l’efficacité énergétique, nous nous sommes donc retrouvés à payer des taxes à un taux de 60 pour cent, ce qui est plus de 10 fois les taxes qui étaient payées dans le passé, ce qui affecte directement les prix des appareils électroniques et d’électroménager en Algérie.