Le gouvernement français «regrette» la décision du parti présidentiel La République en Marche (LREM) d’ouvrir un comité au Sahara occidental, contrôlé en grande partie par le Maroc mais revendiqué par les indépendantistes du Front Polisario, a déclaré mardi le secrétaire d’Etat français aux Affaires européennes.
«C’est une initiative prise localement que je regrette et qui ne change rien à la position de la France sur cette question hautement sensible», a déclaré Clément Beaune lors d’une séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale française.
L’ouverture d’un comité de la LREM, parti du président Emmanuel Macron, à Dakhla, au Sahara occidental, a suscité des interrogations, notamment en Algérie, qui soutient le Front Polisario face au Maroc. La direction de la LREM a déjà laissé entendre ces derniers jours qu’elle ne reviendrait pas sur cette décision qui relève, selon elle, d’une «initiative locale».
Rappelant le « risque permanent de tension » au Sahara occidental, Clément Beaune a souligné l’importance de la recherche d’une solution politique « dans le cadre de la légalité internationale et des Nations-unies ». « L’ensemble de cette situation rappelle l’urgence de la seule voie possible, celle de la reprise d’un processus politique. C’est cette voie d’équilibre que défend la France », a-t-il assuré.
Jean-Paul Lecoq, député communiste, a de son côté qualifié de « honte » l’ouverture de ce comité local. Aussi, il s’est interrogé sur le rôle de l’exécutif dans cette décision. Il a reproché à Emmanuel Macron de « cracher sur les résolutions d’institutions officielles comme l’ONU ou la Cour européenne de Justice ».
Le Polisario, qui a proclamé la République arabe sahraouie démocratique (RASD) en 1976, réclame la tenue d’un référendum prévu par l’ONU au moment de la signature d’un cessez-le-feu entre les belligérants en 1991. Quant au Maroc, qui envahi environ 80% de ce vaste territoire désertique, ancienne colonie espagnole, a suggéré un plan d’autonomie sous sa souveraineté.