La présidence de transition au Mali a annoncé lundi, dans un communiqué lu à la radio-télévision publique, la formation d’un nouveau gouvernement intérimaire, dans lequel des militaires conservent les portefeuilles-clés, malgré les critiques. L’annonce du nouveau gouvernement survient dans un contexte social tendu, avec un nouvel appel à la grève générale lancé pour cette semaine.
Des militaires détiennent toujours les portefeuilles de la Défense, de la Sécurité, de l’Administration territoriale et de la Réconciliation nationale dans ce nouveau gouvernement de 25 membres constitué après la démission de la précédente équipe, le 14 mai, et annoncée par le Premier ministre de transition, Moctar Ouane.
Deux membres de la junte qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keita le 18 août, les colonels Sadio Camara et Modibo Kone, sont remplacés, respectivement, à la défense et à la sécurité. Les putschistes avaient nommé en septembre un civil au poste de premier ministre, Moctar Ouane, la principale condition posée par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao), inquiète du risque d’une emprise durable des militaires sur le processus de transition, à la levée de ses sanctions imposées après le coup d’Etat. La junte s’était alors engagée à rendre le pouvoir à des dirigeants civils élus, au terme d’une période de transition d’une durée maximale de dix-huit mois.
Le précédent gouvernement avait présenté sa démission, le 14 mai. Quatre portefeuilles-clés restent aux mains de militaires alors que les autorités de transition ont promis de rendre le pouvoir après les élections de mars 2022.
Ahmed Achour