Des correspondances officielles distribuées par la diplomatie marocaine au Conseil des droits de l’homme des Nations unies, le 19 juin, ont été accueillies par la condamnation des représentants des États membre, car elles contiennent une volonté explicite du Maroc de présider le conseil.
En plus des conditions désastreuses et misérables des droits de l’homme au Maroc, ce pays conteste souvent plusieurs rapports publiés par des organisations non gouvernementales internationales telles qu’Amnesty International et Human Rights Watch, qui rapportent les détails de ces conditions, malgré le caractère humanitaire et de droits de l’homme, après toutes ces violations flagrantes, le Maroc peut-il oser déposer sa candidature à la présidence du Conseil des droits de l’homme de l’ONU ?
Au manque d’engagement du régime makhzen envers les conventions des droits de l’homme signées dans le cadre du droit international, et sa violation sur son territoire, s’ajoute un autre enjeu très important, à savoir qu’il est le dernier pays colonial au monde aux côtés de son frère l’entité sioniste, pratiquant les formes les plus odieuses d’oppression et de répression contre le peuple sahraoui, qui lui a chassé de sa terre qu’il a usurpée, et dont il continue quotidiennement à piller les richesses au vu et au su du monde entier.
Il est très clair que le régime du Makhzen cherche derrière cette « candidature » imméritée à dissimuler ses crimes et violations flagrantes des droits de l’homme, tant au Maroc qu’au Sahara Occidental, afin d’obtenir l’immunité par laquelle il se qualifie pour continuer à commettre des actes de toutes sortes des crimes commis par ses forces de sécurité et son armée d’occupation de divers types d’oppression et d’injustice contre les peuples marocain et sahraoui.
L’insolence de la diplomatie marocaine à distribuer ce document ridicule et lamentable à toutes les missions permanentes auprès de l’Office des Nations Unies à Genève, sans recevoir aucune objection d’aucune d’entre elles, indique à quel point l’indifférence du régime makhzen envers le monde qui l’entoure a atteint, et qui n’a d’égal que son arrogance à l’égard du peuple sahraoui, qui ne prête aucune considération à une norme ou à une décision que l’ONU ou son Conseil de sécurité pourraient émettre face à cette arrogance coloniale.
Cependant, heureusement que ce document farce ait été largement désapprouvé par le Groupe de Genève, qui est plus au courant que d’autres de ce qui se passe à l’intérieur du Maroc et sur les terres sahraouies en termes de violations, d’infractions et de manquements contre l’humanité avant que cela ne soit du côté de la loi et des chartes et traités internationaux de l’homme et des droits de l’homme.
Dans ce contexte, le Groupe de Genève, qui comprend des ambassadeurs de plusieurs pays qui reconnaissent la République sahraouie et soutiennent la lutte du peuple sahraoui, a affirmé lors de sa plaidoirie contre la démarche du Maroc devant le Conseil que le Maroc est avant tout considéré comme une puissance occupante, rappelant que les pays qui postulent à la présidence du Conseil des droits de l’homme doivent avoir une histoire honorable dans le domaine des droits de l’homme, en plus de leur réponse à un ensemble de normes correspondant au droit international humanitaire, conformément à ses objectifs et aux principes fondamentaux qui le régissent, ce qui n’est pas disponible au Maroc.
Pour sa part, le représentant du Front Polisario en Suisse et auprès des Nations unies et des organisations internationales à Genève a prévenu, dans un communiqué, après la distribution de la correspondance, que l’aspiration du Maroc à être élu à la présidence du Conseil des droits de l’homme des Nations unies serait une insulte à l’Afrique et une preuve supplémentaire du grand manque de rigueur et aussi du défaut structurel du système international des droits de l’homme.
Le Polisario a ajouté que l’intention du Royaume du Maroc, qui est une puissance occupante, de briguer la présidence du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, selon laquelle la rotation régionale donne à un pays africain le droit à la présidence, « devrait constituer un défi et motif d’inquiétude, pour tous les pays africains et à la communauté internationale dans son ensemble ».
La mission du Front Polisario à Genève a rappelé que le Maroc est « la force d’occupation militaire du seul territoire en attente de décolonisation en Afrique, en violation flagrante de la Charte de l’Union africaine et de son Acte constitutif, en particulier de l’article 4 ainsi que de ses différentes décisions, dont l’historique Décision de la Cour Africaine des Droits de l’Homme et des Peuples adoptée le 22 septembre 2022, qui condamne l’occupation militaire partielle par le Royaume du Maroc d’une grande partie du territoire de la République Arabe Sahraouie Démocratique.
Ahmed Achour