Une première depuis la reprise des hostilités

Le Makhzen est aujourd’hui dans de beaux draps. Avec l’opération qualitative que l’ALPS  a menée, dans la matinée d’avant-hier, lundi 8 février, à l’intérieur du territoire marocain internationalement reconnu, il ne peut plus continuer de nier, comme il le fait depuis le 13 novembre 2020, la réalité de la rupture effective du cessez-le-feu qui était en vigueur, depuis septembre 1991, au Sahara Occidental et, partant, celle de la guerre qui y a cours depuis.  Selon un communiqué officiel – le 89ème – du ministère de la Défense nationale (MDN) sahraoui, publié le jour (de l’attaque) sus-indiqué, une unité spéciale de l’Armée populaire de libération sahraouie (ALPS) a, en effet, attaqué et détruit “une garnison de la deuxième unité du 9ème régiment blindé des forces marocaines stationnées à El Ouarkziz, dans le secteur de l’Agha, à l’intérieur du Maroc”. Et récupéré “des armes, des documents et des munitions” qui s’y trouvaient. Outre cela, le communiqué militaire précité fait également état de pertes humaines infligées à la garnison attaquée; des pertes sévères, il faut le dire, puisqu’on y parle de trois militaires, dont un sous-officier, tués. Se référant au même événement, le site El Portal diplomatico donne un bilan plus lourd de cette attaque. Il fait, en effet, état de quatre militaires tués, dont un sous-officier. Dans l’évident souci d’anticiper tout démenti, par le Makhzen, de cette première incursion des éléments de l’ALPS à l’intérieur du territoire marocain internationalement reconnu, le MDN sahraoui a pris le soin, dans son 89ème communiqué, de préciser la nature des armes récupérées et de signaler que parmi le butin récupéré figurent des documents personnels des soldats tués. Sauf qu’il ne s’est pas arrêté à ces précisions; dans son communiqué précité, il a, en effet, fait également état “d’une opération similaire menée à l’intérieur du Maroc”. S’il a précisé le lieu où celle-ci s’est déroulée: “les régions de Lemsamir et de Taref Bouhenda”, à savoir, il s’est, en revanche, abstenu d’en faire de même quant à ses date et bilan. Commentant ces événements dans les heures qui ont suivi leur déroulement, Khatri Addouh, responsable de l’Organisation politique du Front Polisario, a déclaré qu’ils se veulent, tout à la fois, “une réponse naturelle aux aspirations à la liberté, de notre peuple (…) et “une réponse au surplus de répression que fait subir au peuple sahraoui l’occupant marocain” et ce, depuis qu’il “a fait voler en éclats, au mois de novembre dernier, l’accord de cessez-le-feu” signé en septembre 1991. Mais également, a-t-il ajouté, une claire traduction sur le terrain de la décision du peuple sahraoui “de reprendre les armes”. 

Mourad Bendris