Ce qui était dans l’air depuis que le porte-parole du secrétariat d’Etat américain, Ned Price, avait déclaré, dans les derniers jours du mois de février passé, que “les Etats-Unis (allaient) continuer d’appuyer le processus des Nations Unies visant à trouver une solution juste et durable à ce long conflit”, vient d’être confirmé par la voix la plus autorisée en la matière de l’Administration du Président Joe Biden. Dans un entretien par visioconférence qu’il a eu, ce lundi 30 mars, avec Antonio Guterres, secrétaire général de l’ONU, Antony Blinken, secrétaire d’Etat américain, a clairement affirmé “le soutien des Etats-Unis au processus de négociations politiques (entre le Front Polisario et le Maroc) en vue de résoudre le conflit au Sahara Occidental” et, dans le même temps, “exhorté (celui-ci) à (y) accélérer la nomination d’un envoyé personnel”. Deux positions qui ont dû faire perdre le sommeil à Nacer Bourita, l’inénarrable ministre des Affaires étrangères du royaume de M6 qui a la fâcheuse tendance à prendre, dans tout ce qui touche au conflit du Sahara Occidental, “les vessies pour des lanternes”, et ce, de par la franche remise en cause de la reconnaissance tweetée de l’ancien président étasunien, Donald Trump, d’une supposée souveraineté marocaine sur ce territoire, qu’elles supposent. Et qui prennent toute leur importance du fait qu’elles ont été dévoilées lors d’un entretien direct avec le secrétaire général de l’ONU. En choisissant un tel cadre pour exposer la vision de l’Administration Biden quant à la résolution du conflit du Sahara Occidental, Antony Blinken réaffirme ainsi et d’une manière on ne peut plus claire que, pour les Etats-Unis, celle-ci ne peut se faire que dans le cadre onusien et par la négociation directe entre les parties directement concernées; le Front Polisario et le Maroc, à savoir. Et, dans le même temps, il exprime le rejet par l’Administration Biden de la politique du fait accompli que veulent imposer, à propos de ce conflit, les Makhzen et ses principaux soutiens que sont l’entité sioniste, la France, l’Espagne et les monarchies arabes. Va-t-on assister dans les prochains jours à un “réveil” de l’ONU dans le traitement du dossier sahraoui? Les déclarations précitées du secrétaire d’Etat américain l’indiquent fortement. Surtout que le secrétaire général de l’ONU, le portugais Antonio Guterres, qui doit beaucoup aux Américains pour son élection au poste qu’il occupe, a l’intention de briguer un second mandat…
Mourad Bendris