Chitour: “L’Algérie ne doit pas rater la révolution électrique…”

La pollution et les changements climatiques qu’elle a provoqués sont, selon un avis de plus en plus partagé à travers le monde, en train d’imposer à l’humanité des changements de fond dans le domaine de l’énergie. « L’ère des carburants est derrière nous”, a asséné le Pr Chemseddine Chitour, ministre de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables, lors de sa participation, il y a quelques jours, à l’émission “L’Invité de la Rédaction” de la Chaîne 3 de la radio nationale, pour, à l’évidence, sensibiliser et attirer l’attention de tous, gouvernants et gouvernés, sur l’inéluctabilité de ces changements. Et, dans le même temps, sur l’urgence qu’a l’Algérie à s’y préparer. Surtout que l’échéance à laquelle les mesures consacrant, dans le domaine de l’utilisation des différentes sources d’énergie, ces changements, est relativement proche.

“A l’horizon 2030, il ne sera plus possible d’utiliser les carburants traditionnels polluants”, a-t-il, en effet, averti. Et d’expliquer que dans le cadre de la décision prise par la communauté internationale d’aller progressivement vers ce que les experts en climatologie appellent la “neutralité carbone” – en clair, vers une neutralisation du danger que représente pour la planète l’émission incontrôlée de gaz à effet de serre (GES) et ce, par la réduction contrôlée de ces émissions et l’utilisation à la place de des sources d’énergie qui les provoquent d’autres non polluantes -, il a été également convenu d’encourager l’utilisation de l’énergie électrique là où c’est possible de le faire. Notamment dans le secteur des transports. Pour le Pr Chemseddine Chitour “la locomotion électrique” fait partie intégrante de “la révolution électrique” qui s’annonce; une “révolution que l’Algérie ne doit absolument pas rater », a-t-il averti. Et qui présuppose, a-t-il précisé, d’impératifs “changements dans nos schémas de consommation énergétique”.

Dans cet objectif, il a plaidé pour une introduction progressive, mais résolue, du véhicule – au sens large du terme – électrique dans le parc roulant national. En plus d’inscrire l’Algérie dans la tendance générale qui se dessine à travers le monde, à savoir, une lutte résolue contre la pollution et les changements climatiques, une telle introduction, si elle venait à être engagée résolument par les pouvoirs publics, ne pourrait qu’être profitable, financièrement parlant, aux usagers de la route algériens: “alors que 100 km en véhicules fonctionnant aux carburants traditionnels leur revient à 300 DA, la même distance parcourue en véhicules électriques ne leur coûtera que 60 DA”, a argumenté le ministre. Comme pour signifier à ceux qui l’écoutaient que le département ministériel qu’il dirige ne se confine pas dans l’abstrait, il a révélé que celui-ci vient d’importer, à titre expérimental, cinq bornes électriques pour le rechargement des batteries des véhicules fonctionnant à cette énergie, et annoncé l’importation prochaine d’un certain nombre de ces véhicules. Dans la foulée, le Pr Chitour a également révélé que “le Premier ministre lui a accordé l’autorisation d’équiper toutes les stations services de l‘autoroute Est-Ouest en bornes électriques; dont certaines fonctionnant au solaire”. Ce qui laisse supposer que son souhait précité de voir les pouvoirs publics s’engager résolument dans la révolution électrique qui s’annonce, est en passe d’être exaucé.

  • Mourad Bendris