Échaudés, à l’évidence, par la vague de normalisation avec l’entité sioniste que connaît le Monde arabe depuis quelques temps, 50 élus à l’APN ont déposé, il y a quelques jours, auprès du Bureau de cette institution, un projet de loi criminalisant toute normalisation avec l’entité sioniste et toute relation, de quelque nature qu’elle soit, directe ou indirecte, entre l’Algérie et ses citoyens, d’un côté, et celle-ci, de l’autre. Dans une déclaration à l’agence turque Anadolu, Youcef Adjissa, député du HMS, qui a déposé au nom de ses pairs ledit projet de loi, a précisé que les signataires de ce document sont issus de différents partis siégeant à l’APN. Sauf qu’il s’est gardé de dire quels étaient ces partis. Une réserve que d’aucuns expliquent par le fait que la majorité des députés à l’origine de ce projet de loi sont issus de la mouvance islamiste; notamment de la formation que préside Abderrezak Makri. Et qui porte en elle la crainte de voir l’initiative des 50 députés connaître le sort de celle, criminalisant, elle, le colonialisme, qu’avait introduite, en décembre 2009, un groupe de députés, dans leur majorité de la mouvance nationaliste; jetée aux oubliettes, à savoir. C’est ce qui transparaît, en tous les cas, dans les propos qu’un autre député de HMS a tenus en marge de la conférence que son parti a organisée, hier, samedi 9 janvier, au Palais des Expositions, à Alger, et qui avait pour thème: “L’Algérie et les défis extérieurs”. Ahmed Saddok, également membre du bureau exécutif national du HMS, a, en effet, déclaré que l’initiative des 50 députés “vise à prémunir l’avenir de l’Algérie et à la protéger de toute pression, de quelque nature que ce soit, qui pourrait être exercée contre elle”. Et que, de ce fait, il ne pensait pas qu’elle puisse rencontrer un quelconque blocage quant à son heureux aboutissement. Surtout que, a-t-il ajouté, le refus de toute normalisation avec l’entité sioniste fait l’objet d’un large consensus; au sein de la population mais également au sein du pouvoir…
Mourad Bendris