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Et maintenant…

Et maintenant…

Après pratiquement deux mois d’absence, pour cause de contamination au Covid-19, le président Abdelmadjid Tebboune est finalement rentré au pays. C’était dans la soirée d’hier, mardi 29 décembre. Un retour accueilli par un grand ouf de soulagement de la part de tous ceux, Algériens et étrangers, qui ont à cœur la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple. Mais, faut-il le dire, par une déception, que l’on imagine profonde, pour tous les autres; en clair, ceux parmi les Algériens et leurs “maîtres à penser” et employeurs étrangers qui n’ont de cesse d’œuvrer, sous des prétextes aussi futiles que fallacieux comme peuvent l’être la défense des libertés d’expression, de penser, de culte, de la femme etc., à déstabiliser le pays; comme première étape vers son démembrement. D’où l’immensité de la tâche qui attend le président Tebboune. Il est appelé, en effet et très urgemment, à prendre les mesures idoines à même de conforter la stabilité de l’Algérie et la quiétude de son peuple, aujourd’hui, sérieusement menacées par les derniers événements que vient de connaître la région maghrébine. Et ce, tout en s’employant à annihiler ces menaces. Nul doute que le président de la République va procéder dans les tout prochains jours, si ce n’est demain, à activer, en les signant, comme l’exige la Constitution en vigueur, les deux outils, demeurés en instance du fait de son absence précitée, qui devraient l’aider à aller de l’avant dans la concrétisation de  l’urgent objectif d’immuniser l’Algérie des manoeuvres de déstabilisation qui la visent; à savoir, la loi de Finances pour l’année 2021 et la nouvelle Constitution adoptée par référendum populaire le 1er novembre passé. Si la portée économico-sociale du premier document coule de source, la portée politique du second n’en est pas moins évidente. La Nouvelle Algérie en point de mire

C’est, en effet, sur les dispositions de la nouvelle Loi fondamentale que le président Tebboune compte s’appuyer pour bâtir “la Nouvelle Algérie” qu’il a promis aux Algériens. Notamment sur la nouvelle loi électorale, en cours d’élaboration, dans le cadre de laquelle seront organisées les prochaines élections législatives devant se tenir, selon un autre engagement qu’il a également pris, à brève échéance; dans le courant du premier trimestre de l’année 2021, selon des sources concordantes. Des élections dont il est attendu qu’elles donnent une image plus conforme au poids réel dans la société algérienne de chacune des mouvances idéologiques qui la traversent et, partant, de chaque parti y activant. Et une clarification de la carte politique, qui en découlera, dont il est espéré qu’elle mette au diapason de leur réelle représentativité dans la société, la propension qu’ont certaines personnalités et formations politiques à s’ériger en tutrices du peuple algérien; le jeu politique en Algérie n’en sortira que plus apaisé. Et à propos d’apaisement, nul doute que le retour du président Tebboune remettra à l’ordre du jour, avec plus de vigueur, celui du front social. Et, partant, posera sur sa “table de travail” le dossier de l‘éradication des “zones d’ombre” et de l’application effective sur le terrain de tous les projets arrêtés qui devaient y concourir. 

Menaces à nos frontières

Ceci sur le plan interne. Sur celui externe, les urgences sont tout aussi présentes. Avec la normalisation par notre “voisin de l’Ouest” de ses relations avec l’entité sioniste et la reconnaissance, concomitamment à celle-ci, par le président américain sortant, Donald Trump, de la “marocanité” du Sahara Occidental, les menaces qui pèsent, depuis de nombreuses années déjà, sur la stabilité et la sécurité de l’Algérie, se sont faites plus précises: la conséquence la plus immédiate de ces deux actes inamicaux – et c’est peu dire – que vient de commettre le Makhzen à l’égard de notre pays, est que, dorénavant, l’ennemi sioniste est, concrètement, à nos frontières. Augmentant ainsi, et sérieusement, en parachevant l’encerclement de notre pays – toutes nos frontières terrestres sont aujourd’hui “chaudes” – les dangers qui peuvent, à tout moment, en provenir. Dire que le président Tebboune en est conscient, est un truisme. Mais est-ce le cas d’une partie de la classe politique nationale et de certaines personnalités nationales? Assurément, non: ces dernières, en recourant à des circonlocutions qui ne trompent personne, minimisent, en effet, le danger extérieur. Ce qui, faut-il le préciser, ne facilite aucunement la mise en place d’un “front intérieur solide” à même de contrecarrer ces menaces; une mise en place à laquelle, pour rappel, a appelé, il y a quelques jours – avec, sans aucun doute, le plein accord du président Tebboune -, le Premier ministre, Abdelaziz Djerad. Franche revendication, depuis quelques temps, de larges pans de la classe politique et de la société civile nationales, cette “mise en place d’un front intérieur solide” a toutes les chances de devenir une des priorités du président de la République. Surtout au vu de la dégradation de la situation d’ensemble dans l’aire maghrébo-sahélienne: détérioration de la situation sécuritaire au Mali et dans d’autres pays sahéliens, embrasement du front social et crise politique quasi chronique en Tunisie et piétinement des négociations de paix, avec résurgence de bruits de botte, en Libye. Et ce, pour ne focaliser que sur ces trois pays. La tâche qui attend le président Tebboune sera, là aussi, des plus ardues. Mais, à l’évidence, dans ses cordes. Des indices probants laissent supposer que l’Algérie va s’engager sur plusieurs fronts pour y faire face: celui des organisations internationales – UA et ONU, notamment – pour tenter d’imposer une solution conforme à la légalité internationale pour le problème du Sahara Occidental; celui régional, avec la réactivation des contacts avec les dirigeants des pays de l’aire maghrébo-sahélienne, pour tenter de résoudre les diverses crises auxquelles font face les pays la composant; et sur un front, disons, franchement stratégique et ce, avec la claire réaffirmation par le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, lors de deux entretiens téléphoniques séparés qu’il a eus, ces tout derniers jours, avec ses homologues chinois et russe, de la volonté de l’Algérie d’inscrire ses relations avec la Chine et la Russie dans un tel cadre; stratégique, à savoir. 

 

Mourad Bendris