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La chaîne de télévision « M6 » suscite l’indignation des Algériens

La chaîne de télévision  « M6 » suscite l’indignation des Algériens

La chaîne de télévision française M6 a diffusé, hier soir, dans le numéro de son émission « Enquête Exclusive », un reportage intitulé « l’Algérie pays de toutes les révoltes ». Après celui diffusé par la chaîne France 5, ce second reportage suscite une vague d’indignation chez les Algériens.

Le produit audiovisuel présenté en 75 minutes, a été vivement attendu par les téléspectateurs du média français. Comme il était déjà fait, le mouvement populaire qui s’est déclenché un 22 février a été le centre d’intérêt de la chaîne de télévision française largement connue des Algériens.

Le chaîne de télévision française a traité certes, un évènement  primordial pour tous les Algériens, mais de quelle manière ?

La chaîne française M6, a relayé  les propos de trois individus Algériens faisant partie de deux camps radicalement différents.  Il s’agit de Noor, Nardjes et Ayoub.

Selon le synopsis de l’émission, « Noor, est une célèbre youtubeuse algérienne qui a fait fortune en donnant aux femmes les conseils en maquillage. Nardjes rêve, de son côté, d’un état de droit. Cette danseuse comédienne souhaite vivre comme une occidentale sans se soucier du regard des autres.  Ayoub veut, quant à lui que l’Algérie devienne un état islamique ».

Rien qu’en lisant ce synopsis, une question parmi tant d’autres, vient à l’esprit, pourquoi restreindre les revendications de tout un peuple de façon à ne faire relayer que celles de ces trois individus ?

De l’avis de beaucoup, certains côtés sont toujours ignorés par les réalisateurs des produits audiovisuels français sur l’Algérie. Comme l’ont déjà confirmé des spécialises, la majorité des Algériens ne font adhésion à aucun des deux camps présentés souvent par les médias français.

Quelques jours avant, un reportage similaire diffusé par la chaine de télévision française France 5 avait suscité l’indignation et la colère du peuple Algériens sur les réseaux sociaux. Les internautes avaient exprimé leur refus quant à  ce genre de produits qui selon eux « touchent aux  valeurs les plus profondes de la société algériennes ». Sur ce, l’Algérie avait décidé de rappeler « immédiatement » son ambassadeur à Paris pour « consultations » après la diffusion de ce dernier par des chaines TV publiques françaises.

« Le caractère récurrent de programmes diffusés par des chaînes de télévision publiques françaises, dont les derniers en date sur France 5 et la Chaîne Parlementaire, le 26 mai 2020, en apparence spontanés et sous le prétexte de la liberté d’expression, sont en fait des attaques contre le peuple Algérien et ses institutions », avait précisé le MAE dans un communiqué rendu public  le 27 mai 2020.

Bernard de la Villardière controversé sur les réseaux sociaux :

Un jour avant la diffusion du reportage, une vague d’indignation s’était  déjà déclenchée sur les espaces virtuels. Cette fois c’est le célèbre animateur de l’émission « Enquête Exclusive »,  Bernard de la Villardière, qui est contesté. Les Algériens souvent présents sur les réseaux sociaux, notamment Facebbok, lui reprochent de mettre dans « l’abstraction la véracité des faits » et l’accusent de « verser dans le sensationnalisme ».  D’autres, ont refusé catégoriquement de visualiser le reportage, car pour eux, « ce dernier ne donne pas la bonne image du Hirak ».

 

Comment les équipes d’Enquête Exclusive ont pu filmé ?

Le rédacteur en chef de la chaine de l’émission « Enquête Exclusive »  Patrick Spica et son animateur Bernard de la Villardière on relaté sur les ondes de  « Europe 1 », le déroulement du tournage d’« Algérie : Le pays de toutes les révoltes » .

« Il aura fallu deux ans de travail pour faire ce reportage, dans un pays où il est quasiment impossible d’obtenir un visa pour les journalistes français. « Nous avons dû travailler avec des équipe de journalistes locales qui ont les autorisations », a révélé Patrick Spica.

« Nous avons aussi travaillé avec des équipes binationales qui peuvent voyager d’un pays à l’autre. Ce qui nous a permis de tourner », a-t-il ajouté.

Cependant, la circulation des binationaux entre les deux pays n’était pas suffisante pour avoir assez de matière, selon Patrick Spica.

« Nous avons par moment dû filmer avec des caméras discrètes », poursuit-il, en soulignant qu’il « n’était pas possible de filmer avec des caméras classiques ».

Selon le même chef de rédaction dont les propos rapporté par « Europe1 »,  « Enquête Exclusive a également fait appel à des particuliers, qui ont filmé leur quotidien avec leur téléphone portable et transmis leurs images aux équipes de journalistes ».