La grève générale de huit jours de 1957 a marqué un tournant décisif dans la lutte de libération de l’Algérie, révélant la vulnérabilité du régime colonial tout en propulsant la cause algérienne sur le devant de la scène internationale. Cet acte de défiance, orchestré par le Front de libération nationale (FLN), a eu une résonance bien au-delà des frontières de l’Algérie, obligeant les Nations unies à traiter la question coloniale avec une urgence sans précédent.
Un appel historique à la résistance
Lancée par le Comité de coordination et d’exécution (CCE) du FLN, la grève, qui s’est déroulée du 28 janvier au 4 février 1957, a symbolisé une démonstration extraordinaire de conscience politique et de résilience du peuple algérien. L’historien et journaliste Amar Belkhodja souligne comment, au milieu de cette 793e journée exténuante de résistance armée, cette mobilisation nationale a amplifié la quête d’indépendance de l’Algérie sur la scène internationale.
A l’époque, le régime colonial français s’accrochait à l’illusion d’une victoire imminente, affirmant à plusieurs reprises que la guerre se terminerait dans « un quart d’heure seulement ». Pourtant, ce « quart d’heure » a duré plus de cinq ans, car la tactique de la terre brûlée et les renforts massifs de l’armée coloniale n’ont pas réussi à étouffer l’esprit algérien inflexible.
La grève qui a uni une nation
Le FLN a méticuleusement organisé la grève, en lançant un appel passionné à l’unité et en exhortant tous les secteurs de la société – travailleurs, étudiants, commerçants et professionnels – à s’aligner derrière la cause nationale. Des comités locaux ont été créés dans chaque région pour coordonner l’effort, garantissant une participation généralisée et une préparation logistique. Un mois plus tôt, les citoyens avaient été invités à faire des réserves de produits de première nécessité, tandis que des fonds du FLN étaient alloués pour soutenir les familles touchées par les répercussions économiques de la grève.
La réponse fut massive. Dans toute l’Algérie, toutes les catégories sociales et professionnelles adhérèrent à la grève, défiant la répression intense déclenchée par les forces coloniales. Le général Massu, chargé de réprimer la grève, eut recours à des mesures draconiennes, notamment la réouverture forcée des magasins, des passages à tabac en public et des arrestations massives. Malgré ces brutalités, la grève se maintint, démontrant la détermination inébranlable du peuple algérien et sa solidarité indéfectible avec le FLN.
Un réveil international
L’impact de la grève se propagea au-delà des frontières, captivant l’attention du monde entier. Vingt-deux journalistes furent dépêchés en Algérie pour rendre compte des événements qui se déroulaient, beaucoup saluant le courage et la détermination des Algériens. La presse internationale, tant arabe qu’occidentale, reconnut unanimement le succès de la grève. Cette vague de solidarité culmina dans une résolution historique de l’Assemblée générale des Nations Unies le 15 février 1957, affirmant le droit de l’Algérie à l’autodétermination et renforçant la légitimité de sa lutte pour l’indépendance.
Belkhodja affirme que la grève de huit jours témoignait de la maturité politique du peuple algérien, de sa capacité de sacrifice et de son engagement inébranlable en faveur de la liberté. Elle a non seulement révélé la fragilité du régime colonial français, mais a également unifié la nation autour du FLN comme seul représentant légitime.
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Les commerçants comme piliers de la résistance
Tout au long de la Révolution, les commerçants algériens sont apparus comme des contributeurs essentiels à l’effort de libération. Leurs boutiques sont devenues des centres d’activités clandestines, facilitant la communication, le stockage des fournitures et le financement de la lutte armée. Beaucoup ont fait don d’une part importante de leurs bénéfices pour acheter des armes et des produits de première nécessité aux Moudjahidines, incarnant ainsi la célèbre maxime de Larbi Ben M’hidi : « Jetez la Révolution dans la rue, et le peuple l’embrassera. »
Les commerçants ont également mis à profit leurs réseaux pour établir des chaînes d’approvisionnement efficaces, assurant la survie de la résistance malgré la dure répression coloniale. Les grèves organisées par les commerçants dans des villes comme Tlemcen, Constantine et Oran illustrent encore davantage leur défiance. Ces actions s’intensifient entre 1956 et 1960, les commerçants refusant collectivement de payer les impôts coloniaux, sapant ainsi la machine de guerre française.
Un héritage de sacrifices et de triomphes
La grève de huit jours a symbolisé la lutte inébranlable de l’Algérie pour la souveraineté, unifiant toutes les couches de la société dans un acte de défi extraordinaire. Malgré une répression brutale, elle a mis en évidence la résilience du peuple algérien, sa capacité à endurer les épreuves et sa quête inébranlable de la liberté. Ce moment historique a non seulement affaibli le régime colonial, mais a également galvanisé le soutien international à la lutte de l’Algérie pour l’indépendance, consolidant sa place dans l’histoire comme un puissant témoignage de résistance collective et de solidarité nationale.
Un soutien au prix fort : la contribution inébranlable des commerçants algériens à la révolution
La grève de huit jours, du 28 janvier au 4 février 1957, reste l’un des moments les plus emblématiques de la lutte de l’Algérie pour l’indépendance, symbolisant la solidarité des commerçants algériens et de la population en général avec le FLN. Cet acte de résistance a non seulement démontré l’unité du peuple algérien, mais a également envoyé un message puissant au monde : un rejet ferme du colonialisme et un appel à l’attention internationale sur la cause.
Cependant, le soutien indéfectible des commerçants a eu un prix élevé. Ils ont dû faire face à de graves représailles : confiscation de biens, emprisonnement et même exécutions sommaires. Malgré ces menaces, leur détermination est restée inébranlable, animée par un profond sentiment de devoir national à soutenir l’effort de libération.
La contribution des commerçants algériens à la Révolution est un chapitre glorieux de l’histoire du pays, mettant en évidence la façon dont chaque individu, quel que soit son rôle, s’est rallié derrière le drapeau de la liberté. Leur lutte collective illustre la vérité selon laquelle l’indépendance ne se gagne pas seulement par la résistance armée, mais aussi par des sacrifices quotidiens et la solidarité indéfectible d’un peuple déterminé à reconquérir sa dignité.