La journaliste franco-algérienne Samia Benyounes dans une interview à « Dzair Tube »: l’Algérie a atteint un haut niveau d’organisation et est la plus méritante d’embrasser la CAN

La journaliste franco-algérienne, Samia Benyounes, a ouvert son cœur sur la chaîne électronique « Dzair Tube », elle nous a accordé une interview spéciale dans laquelle elle a évoqué de nombreux sujets importants liés à sa carrière, en plus de l’équipe nationale ainsi que les chances de l’Algérie de remporter l’honneur d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations « CAN »2025.

Tout d’abord, d’où venez-vous exactement ?

Je suis de Tlemcen, mes parents sont tous les deux de Tlemcen, mais j’ai moi-même habité la capitale pendant 3 ans en fait j’ai décidé de vivre dans le sens opposé de ma mère, quand ma mère a quitté l’Algérie elle avait 25 ans, et à l’âge de 25 ans j’ai décidé de rentrer m’installer en Algérie pour travailler ici et avoir un travail. Et parce que je ne veux pas que l’Algérie reste un pays de vacances uniquement, en fait le problème des binationaux c’est qu’on ne connait l’Algérie que pendant les mois de juillet et août, nous ne venons que pour les vacances en famille et tout ce que je me suis dit, je veux vraiment savoir qui est l’Algérie et son mode de vie, alors j’ai fait ce choix de venir m’installer ici, je devait rester six mois et finalement je suis resté trois ans, j’ai aimé ce que j’ai fait et maintenant je me sens algérienne plus qu’avant.

Comment est née la passion de Samia pour le football ?

J’ai hérité ce passe-temps de mon père. J’ai deux frères, mais je suis la seule à aimer le football jusqu’au bout. C’est simple avec mon père quand on regardait les matchs de foot ensemble, on partageait la pizza ensemble, c’est comme ça que ça a commencé. En fait mon père est visiblement obsédé par le foot, fou aussi de l’équipe nationale algérienne, donc les matchs à haute pression à la maison qui font monter la tension artérielle nous l’avons tous vécu ensemble.

À quand remonte le premier match auquel Samia a assisté au stade ?

Le premier match que j’ai vu de ma vie c’était Laval contre le Paris Saint-Germain en Coupe de France C’était l’époque de Ronaldinho et Pochettino, le premier joueur que j’ai vu en face de moi c’était Ronaldinho, alors vous imaginez une gamine de dix ans voyant ça, et donc j’ai explosé encore plus quand j’ai vu cet artiste devant mes yeux, et c’est là que j’ai commencé à suivre, notamment l’équipe du Paris Saint-Germain, j’avoue que ça a été une sorte de coup de foudre instantané.

Quelle est la première personnalité algérienne que vous avez interviewée ?

Je pense que c’est Ramy Bensebaïni, dans un premier temps je veux lui dire bonjour, Ramy, il m’a très bien reçu dès le début et m’a mis très à l’aise, c’est une personne très simple et gentille comme tous les algériens, J’ai eu une deuxième interview avec Ramy récemment, quand je suis allé le voir en Allemagne on a gardé de très bonnes choses, et bientôt sur la chaîne il y a une petite surprise l’année prochaine avec Ramy je pense que je retournerai à Dortmund pour le voir.

Comment s’est passée ta première expérience dans les stades algériens ?

J’ai eu l’occasion de vivre la finale avec l’USMA, qui a remporté sa première Coupe d’Afrique contre une équipe de Tanzanie, et c’était exceptionnel le 5 juillet. J’ai vraiment apprécié ça. Il faut savoir que j’ai allé au stade seule. On m’a toujours dit qu’ici peu de femmes viennent dans les stades, j’ai pu voir ça, mais je tiens vraiment à dire que j’ai été accueillie de de la meilleure façon, c’était exceptionnel, tout le monde s’est occupé de moi, en fait c’était peut-être parce que j’étais seul ici, je me sentais particulièrement à l’aise avec l’ambiance, quand le stade s’illumine et vire au rouge avec tous les fumigènes mais je connaissais le comportement des Algériens parce qu’ils sont vraiment bons, j’ai noté l’ambiance en Algérie d’abord, au dessus de tout le monde y compris la Turquie, parce qu’il y a en France dans le vélodrome, c’est clair que l’ambiance à Marseille c’est quelque chose qu’il faut vivre, Paris Saint-Germain, l’ambiance ici à l’USMA était exceptionnelle, et j’ai envie d’assister à d’autres matches car tout le monde me le demandait, suivre les matchs de Belouizdad et du MCA, donc je pense que l’année prochaine je montrerai tous les clubs ici en Algérie.

Comment Samia voit-elle le niveau d’organisation des événements accueillis par l’Algérie ces derniers temps ?

Les choses se sont très bien passées, tout le monde était très content même les étrangers ont été surpris, l’organisation était parfaite, c’était une très belle image et je pense que ça en a montré une autre image. L’accueil est exceptionnel et ça, je pense, tous les étrangers qui viennent ici le savent. Ce n’est pas un miracle. On ne dit pas que les Algériens accueillent, juste parce qu’on est fiers. C’est un fait. Les gens ont ressenti qu’à Oran les Jeux Méditerranéens c’était vraiment exceptionnel, je n’ai pas eu la chance d’y aller mais les retours que j’ai reçus des gens qui y sont allés n’étaient que positifs, et on voit que la raison n’est pas que le pays en ait les moyens, la France en finale de la Ligue des champions a été une catastrophe. On voit comment c’était de faire face aux Anglais autour du Stade de France. C’était une catastrophe. Donc ça ne s’arrête pas, c’est difficile de contrôler le flux de personnes quand il y a tant de monde.

Comment Samia voit-elle les chances de l’Algérie d’accueillir La CAN 2025/2027 ?

L’Algérie a toutes les chances de remporter l’honneur d’organiser la Coupe d’Afrique des Nations, surtout après l’image qu’elle en a tirée, que ce soit lors des Jeux Méditerranéens ou du récent « CHAN ».Cela signifie beaucoup pour les supporters de montrer que nous sommes capables d’accueillir cet événement, d’autant plus que toutes les structures sont là, mais nous avons tout les chances. Pour moi, l’Algérie est celle qui devrait embrasser la CAN parce qu’en termes de capacité des stades et même de capacité d’accueil, l’Algérie a toutes les opportunités et c’est elle qui devrait embrasser la CAN. Il n’y a aucun doute là-dessus. Quant au vote équitable ou frauduleux, on sait bien comment les choses se passent, que ce soit dans le football ou dans la vie en général, mais si Dieu le veut, cela reviendra à ceux qui le méritent, et que Dieu écrive pour nous.

Quel est votre joueur algérien préféré ?

Riyad Mahrez, en plus d’avoir remporté la Ligue des champions, il a également été couronné plusieurs fois avec Leicester comme le meilleur joueur de la Premier League anglaise, pour moi est la meilleure ligue du monde, où il a réussi à s’imposer là même bien qu’il n’ait pas eu toutes ses chances au début, même Guardiola a dit qu’avec ses petites jambes, Mahrez n’est pas prêt pour ma ligue pour le moment, car c’est un tournoi très physique et pourtant il a réussi à trouver sa place, et il est un artiste incroyable qui a fait rêver tout le monde, pas forcément que les algériens, donc c’est une fierté pour nous d’avoir un joueur comme ça, qui donne une belle image à l’Algérie.

Comment voyez-vous Samia l’équipe nationale sous la houlette de Djamel Belmadi ?

Belmadi est un coach qui a réussi à créer une cohésion d’équipe et on l’a vu dans sa façon de travailler. Je pense que les joueurs lui ont fait confiance et ça, il a bossé sur quelques années ce qui complique un peu les choses, non seulement pour Belmadi mais le message du coach pour moi a une durée déterminée, au bout d’un moment quand les choses avancent et ainsi de suite c’est dur à maintenir la même dynamique en fait, et surtout quand on a des coups durs comme ne pas se qualifier pour la Coupe du monde et se faire éliminer à la CAN nous fait mal aussi, il faut pouvoir se remettre de ces choses-là, mais je pense que Belmadi peut encore le supporter, il l’a montré, je pense qu’il a des joueurs qui lui font confiance, donc pour moi il a encore quelques années et des choses à prouver avec l’Algérie, il l’a montré avant et je pense qu’il peut encore le faire, et qu’il mérite notre confiance.

Quelles sont les chances de l’Algérie de remporter la CAN 2024 ?

Pour moi ce n’est pas une question de chance, il faut travailler et il faut vraiment montrer que ce qui s’est passé ces dernières années n’était que des erreurs de parcours, car sur le papier l’Algérie est la meilleure équipe d’Afrique à tous les postes, alors quoi arrivé était un accident comme on dit, il arrive même aux plus grandes équipes.

Comment Samia a-t-elle vécu la finale de la Coupe arabe, d’autant plus que son mari était un membre clé de l’équipe nationale tunisienne ?

Je le lui ai même dit personnellement, je suis algérienne donc dans le foot je soutiens toujours l’Algérie mais après lui, ce que je veux, c’est qu’il brille aussi, et nous pouvons briller. Il peut briller à bien des égards. En le choisissant, c’est toujours compliqué. Évidemment, j’espère que c’est le meilleur, et c’est ce que je souhaite à l’Algérie aussi. Plus que tout, c’est pour cela que je suis algérienne et que je soutiens l’Algérie quoi qu’il arrive, mais je soutiens aussi mon mari pour briller avec l’équipe nationale.