Ceux qui connaissent les affaires marocaines savent que Nasser Bourita est le porte-parole officiel du gouvernement d’ombre dirigé par le roi Mohammed VI, qui gère les dossiers sensibles, dont celui des affaires étrangères.
Par conséquent, les attitudes exprimées à travers ses expressions et déclarations ne vont pas au-delà d’être des préceptes et des directives du roi, et que le rôle qu’on lui attribue se limite à la langue qu’il parle, ou à la manière dont il défend ses contradictions avec les questions qu’elles posent et les réactions qu’elles suscitent.
Pour la deuxième fois depuis qu’il occupe ce poste, Nasser Bourita se retrouve face à la complexité des crises provoquées par le régime du makhzen.
Dans la première fois, alors qu’il violait le cessez-le-feu à Karkarat, où pensait-il obtenir suffisamment de soutien de ses alliés les plus proches pour ne pas justifier sa crise fabriquée, mais pour condamner la position du Front Polisario, qui a répondu à son attaque perfide en démanteler l’accord de cessez-le-feu, dont il pariait sur sa poursuite comme couverture pour consacrer son occupation du Sahara occidental.
La complexité de cette crise, à laquelle il ne s’attendait pas, l’a poussé à commettre le plus grand péché contre le peuple palestinien et les peuples arabes et islamiques dans son ensemble, en le troquant de sa position de chef du soi-disant « Le Comité d’Al Qods » pour faire sortir ses relations avec l’entité sioniste de l’ombre au grand jour, ce qui signifie le déni du droit du peuple palestinien à construire son État, et une reconnaissance implicite de Jérusalem comme capitale, en échange de la reconnaissance par Trump de sa prétendue souveraineté sur le Sahara occidental.
Trump et son tweet sont allés, et le droit international et ses protecteurs qui ont refusé dès le début, malgré les menaces de Mohammed VI à travers Nasser Bourita, de toucher au droit international et au droit international humanitaire, en raison de la menace à la paix et à la sécurité internationales.
Nasser Bourita a tenté de sa position de justifier le troc du Sahara occidental avec la Palestine, et il est tombé à plusieurs reprises dans des contradictions flagrantes, tout comme il n’a pas trouvé de justification à l’attaque perfide contre des civils dans une zone démilitarisée, comme une violation incontestable du cessez- feu et l’accord militaire numéro un. Les interactions se poursuivent. Cette crise se poursuit et menace de faire peser de grands dangers sur la paix et la sécurité dans la région, si l’on n’y remédie pas en imposant le respect de la légitimité internationale.
Cette fois dans la crise fabriquée avec son voisin du nord, l’Espagne, qu’il croyait gérer selon sa volonté pour atteindre les objectifs qu’il s’est fixés, avant qu’elle ne dégénère et devienne incontrôlable comme ses précédentes.
Ce qui est surprenant, c’est que la découverte tardive du système du makhzen pour mettre hors de contrôle cette crise fabriquée, est intervenue à un moment où Nasser Bourita était au comble de l’exaltation, comme d’habitude, avec une victoire imaginaire sur l’Espagne, et a atteint le point d’offenser ses responsables à travers ses propos et les propos de l’ambassadeur du Maroc en Espagne, dans des déclarations aux médias espagnols et français qualifiées d’irresponsables.
Par conséquent, les concessions sont devenues improbables, étant donné que le roi Mohammed VI gère la crise. Par conséquent, le processus d’escalade a été exacerbé par sa colère habituelle, et les contradictions des déclarations de Nasser Bourita, qui tentent de justifier la logique d’escalade et d’agitation en utilisant les papiers de pression qui tombent à l’eau et perdent leur efficacité dès le début.Ceci s’est produit et se produit à un moment où la France s’en tenait à une forme de neutralité, comme cela s’est produit lors de la première crise.
L’opinion publique marocaine, ainsi que les alliés du Maroc, estiment que le langage de l’escalade, dont Nasser Bourita a fait preuve, cache de fortes cartes de pression détenues par le régime du makhzen contre l’Espagne, qui la soumettra à sa volonté, et la force de cette conviction s’est accrue par ce qui a été révélé par le journal espagnol « Español », que le roi Mohammed VI dirigeait un gouvernement de crise dans son palais de Fès qui comprenait ses proches, quelques heures après le départ d’Espagne du chef du Front Polisario, Ibrahim Ghali, et parmi ses décisions figuraient l’expulsion de l’ambassadeur d’Espagne et d’autres mesures drastiques, mais rien de tout cela ne s’est produit, ce fut donc un choc fort dont les répercussions se font toujours sentir.
Les trompettes des ailes du régime, pour tenter de contenir la situation de crise, ont révélé leur mécontentement vis-à-vis de la gestion de la crise par Bourata, et ont ainsi procédé à lui battre les tambours de guerre en le tenant pleinement responsable. pour assurer un traitement ouvert avec la nouvelle administration américaine et ses aspirations.
Dans les deux cas, le système du Makhzene se retrouvera dans une position peu enviable :
Continuer à mener une politique d’escalade, à rompre les relations diplomatiques avec l’Espagne, y compris la coordination sécuritaire, et à déchaîner les soumissionnaires qui prônent la libération de Ceuta et Melilla.
Soit il se tourne vers l’apaisement avec son voisin du nord, et déchaîne ses trompettes pour se préparer à une nouvelle phase d’ouverture qui coïncide avec l’adoption du schéma « Nouvel Espoir », et à l’horizon des « élections », et commence à changer de peau afin de s’identifier à la nouvelle administration américaine.
Dans les deux cas, ce qui est attendu sont des bouc émissaire, pas un seul.
Ahmed Achour