Que la pandémie de Covid-19 qui sévit dans le monde depuis maintenant une année ait fortement impacté l’économie nationale, cela ne fait aucun doute.
Intervenant dans la soirée d’hier, mercredi 16 décembre, sur les plateaux d’une chaîne de télévision nationale de statut privé, le ministre de l’Energie, Abdelmadjid Attar, a précisé l’ampleur de cet impact. Les recettes que tire l’Algérie de la vente à l’étranger de ses hydrocarbures, pétrole et gaz, à l’état brut ou transformés, ont, a-t-il révélé, chuté de 40%; par rapport, bien évidemment, à ce que le pays avait engrangé de cette vente en 2019. Expliquant cette chute par la baisse – autrement plus importante puisqu’il l’estime à 60% par rapport à ce qui prévalait en 2019 – de la consommation énergétique à l’échelle internationale, il a également révélé que les recettes que le pays a tirées, cette année qui s’achève, de l’exportation de ses hydrocarbures se sont élevées à 22,5 milliards de dollars.
En forte baisse, il faut le dire, par rapport aux 33 milliards de dollars qui sont entrés dans les caisses de l’Etat en 2019. Une situation d’autant plus complexe que cette baisse intervient à un moment où, selon le premier responsable national du secteur de l’énergie, la consommation énergétique (en carburants et en gaz et en électricité) interne est en hausse continue et, par ricochet, les quantités (d’hydrocarbures) destinées à l’exportation, en baisse avérée. Comme pour mieux souligner la complexité de la situation présente, Abdelmadjid Attar a déclaré que le soutien de l’Etat algérien à la consommation énergétique interne s’est élevé, en 2019, à quelque 15 milliards de dollars. Un soutien que, à en croire le ministre de l’Energie en poste, les pouvoirs publics ne prévoient pas de lever dans un avenir immédiat. Et à ce propos, il a laissé entendre que des aménagements seront bientôt introduits dans la politique de soutien en vigueur. Qui consisteront à faire payer, au juste prix des énergies qu’ils consomment, les grands abonnés: industriels et autres ménages aisés, à savoir.
Une manière de dire que les prix à la consommation pour le gros des abonnés ne connaîtront aucune hausse. Reconnaissant qu’une telle situation est à la limite du supportable, Abdelmadjid Attar a souligné la nécessité pour le pays de développer davantage et sérieusement les énergies renouvelables; développement qui, a-t-il soutenu, constitue la seule réponse idoine au double défi auquel fera immanquablement face, dans les toutes prochaines années, l’Algérie: à savoir, d’un côté, la satisfaction d’une consommation énergétique interne en hausse continue et, de l’autre, la préservation de son statut de pays exportateur.
- Mourad Bendris