Le solaire : les choses se précisent

La vision des pouvoirs publics quant à la meilleure – en termes de voie, de coûts et de délais – manière d’aller résolument aux énergies renouvelables, a-t-elle gagné en clarté depuis que le professeur Chemseddine Chitour a été placé à la tête du département ministériel ad hoc qui a été créé en juin 2020? Tout porte à croire, en effet, que la double décision du président Abdelmadjid Tebboune de créer un ministère de la Transition énergétique et des Énergies renouvelables et de le confier à cet éminent universitaire, a eu pour effet salutaire de faire avancer les choses dans le secteur.

Trois annonces faites, lundi dernier, par le ministre précité lors de sa participation à l’émission “L’invité de la Rédaction” de la Chaîne 3 de la radio nationale, l’attestent. Chemseddine Chitour y a, en effet, clairement affirmé – c’est la première annonce – le choix des pouvoirs publics pour de petites centrales électriques solaires à installer selon un programme s’étalant de 2021 à 2035. Et dont l’objectif final – c’en est la deuxième – est d’arriver à une production annuelle de 15 000 MW. Ce qui nécessite, a précisé le ministre, de procéder, chaque année jusqu’à 2035, à l’installation de capacités de production de 1000 MW d’électricité d’origine solaire. Pour l’année 2021, les choses, à en croire le Pr Chitour, vont bon train. Des démarches sont actuellement en cours avec dix wilayas du Sud et des Hauts-plateaux pour l’acquisition de 2000 ha de terrains devant recevoir les centrales solaires à réaliser la prochaine année.

Se voulant plus explicite quant à la superficie de 2000 ha à acquérir, le ministre a précisé que “la production d’un MW d’électricité d’origine solaire exige une superficie de terrain de 2 à 3 ha”. Pour en revenir à ses annonces susmentionnées, la troisième a trait au mode de financement du programme de réalisation de centrales solaires en 2021, arrêté par les pouvoirs publics. C’est, a révélé le ministre, “sur les fonds tirés de la vente des 1,5 milliards de m3 de gaz naturel qui seront économisés grâce à la réalisation desdites centrales, d’une capacité de production de 1000 MW d’électricité, que le programme en question sera financé”. Ne sous-estimant aucunement le caractère ardu de la tâche qu’il s’est fixée, le Pr Chitour ne désespère pas de la voir atténuer par la conclusion d’un partenariat stratégique (ou d’exception) avec des pays possédant une expérience avérée dans le domaine du solaire. Il a cité à ce propos, et nommément, trois pays: les Etats-Unis, l’Allemagne et la Chine. Avec lesquels, a-t-il révélé, des contacts suivis ont lieu. Quant à la nature – stratégique – du partenariat souhaité, le ministre l’explique par les délais courts de sa mise en place: “trois à six mois”, a-t-il précisé. Et par l’urgente nécessité qu’a l’Algérie “de sortir d’une façon élégante de l’hybridité énergétique actuelle (pour aller) à la sobriété énergétique…”

  • Mourad Bendris