L’Association marocaine des droits humains (AMDH) a alerté que la pratique de la torture est encore « courante » et « largement pratiquée » dans divers centres de détention au Maroc, rapporte l’APS.
Dans un communiqué publié, samedi, sur sa page Facebook à l’occasion de la Journée internationale des Nations unies pour le soutien aux victimes de la torture, célébrée le 26 juin de chaque année, l’AMDH a révélé que « la pratique de la torture ou d’autres traitements cruels, inhumains ou dégradants est encore courante et largement pratiquée dans divers centres de détention au Maroc ».
L’association a expliqué que « les services de sécurité ont recours à ces pratiques lors d’arrestations et de détentions arbitraires, que ce soit au cours de la garde à vue, dans les prisons ou dans les hôpitaux psychiatriques et psychologiques, et lors de la répression des manifestations pacifiques et de l’usage excessif de la force pour les disperser ».
La même association a souligné que de telles pratiques affectent principalement les militants des mouvements sociaux et de protestation, les militants politiques et syndicaux, les défenseurs des droits de l’Homme et ceux soupçonnés d’être impliqués dans des « actes terroristes », malgré la ratification par l’Etat marocain de la Convention contre la torture et de son protocole, et malgré les recommandations émises par les différents mécanismes onusiens de lutte contre la torture, et les décisions du Comité contre la torture à l’égard du Maroc, a noté l’association.
« Ces pratiques s’accompagnent du déni systématique et continu de l’existence de cette pratique honteuse et de la prévalence de l’impunité, du refus de poursuivre les auteurs d’actes de torture et de mauvais traitements, du refus de mener des enquêtes et des examens médicaux sur allégations de torture, en plus de l’utilisation d’aveux extorqués sous la torture ou la contrainte comme preuves devant les tribunaux », selon la source.
Il est souligné également dans le communiqué de l’association que « de nombreuses victimes de torture ou de mauvais traitements (…) ne bénéficiaient pas du droit à réparation et à la réhabilitation ».
Elle a ajouté que « le Maroc est toujours réticent à ratifier les deux protocoles facultatifs au Pacte international relatif aux droits civils et politiques, et que la plupart des textes juridiques relatifs à la torture ou aux mauvais traitements, notamment le code pénal, le code de procédure pénale et la loi sur l’organisation pénitentiaire, ne respectent pas les normes internationales pertinentes en matière de droits de l’Homme ».
A cet effet, l’Association a appelé l’Etat marocain à respecter ses engagements internationaux, à mettre en œuvre les recommandations des différents mécanismes concernés par la lutte contre la torture ou les mauvais traitements, et à accélérer la soumission du cinquième rapport périodique au Comité contre la torture en vertu de l’article 19, après un long délai de près de 6 ans.