Le procès du journaliste marocain Soulaimane Raissouni a repris mardi à Casablanca en son absence alors que le prévenu, en grève de la faim depuis 76 jours, « frôle la mort » selon sa famille.
Le journaliste marocain Soulaiman Raissouni a été admis à l’hôpital suite à la détérioration de son état de santé, a indiqué lundi, son épouse Khouloud Mokhtari, dénonçant la provocation et le harcèlement exercés par le procureur général adjoint contre son mari.
« Le journaliste Soulaimane Raissouni a été transféré, samedi et dimanche à l’hôpital central Ibn Rochd, sur instruction du Commissaire général de l’administration pénitentiaire, après sa perte de conscience, la baisse de son taux de glycémie dans le sang et celle de sa tension artérielle », a précisé Khouloud Mokhtari sur ses comptes Facebook et Tweeter.
« Ses avocats l’ont vu hier, il était très fatigué (…) il frôle la mort », a déclaré à l’AFP son épouse, Kholoud Mokhtari, avant l’audience devant la cour d’appel de Casablanca.
L’administration pénitentiaire (DGAPR) a fait savoir à la cour au début de l’audience qu’il avait « refusé » d’assister au procès. Vendredi, la DGAPR l’avait accusé dans un communiqué de « chercher à tromper l’opinion publique en observant une pseudo-grève de la faim ».
« M. Raissouni est prêt à assister à son procès à condition d’être transporté en ambulance et d’avoir un fauteuil roulant », a pour sa part assuré un de ses avocats en demandant un rapport médical sur son état de santé.
Ce week-end, l’éditorialiste de 49 ans a été hospitalisé à deux reprises « après avoir perdu conscience », selon la même source.
L’épouse de l’ancien rédacteur en chef d’Akhbar al-Yaoum a précisé que, son mari a été « conduit au service de réanimation le même jour, où des analyses ont conclu que le taux de créatinine dans son sang était de 11, alors que s’il atteint 12 le patient tombe dans l’insuffisance rénale ».
Khouloud Mokhtari qui a illustré son post Facebook d’une photo sur laquelle on peut lire « 75 jours de grève de la faim, sauvez Soulaiman Raissouni », a également fait part des confidences de son mari qui a déclaré à son avocat, « qu’il condamnait la méthode de provocation et de harcèlement utilisé contre lui par le substitut du procureur général lorsqu’il lui a rendu visite ».
Ahmed Achour