Oxfam International: L’économie du Maroc au bord de l’abîme

 Dans son dernier rapport de conjoncture sur la situation socio-économique du Maroc, l’organisation britannique Oxfam International s’est montrée particulièrement pessimiste quant à l’avenir de notre voisin de l’Ouest. Selon El Portal diplomatico, un site connu pour sa défense des droits du peuple sahraoui, qui rapporte l’information, “l’économie marocaine se dirige vers l’abîme”. Des sombres perspectives qui, faut-il le dire, contrastent fortement avec les récurrentes déclarations triomphalistes des représentants du Makhzen sur la bonne santé de celle-ci. Oxfam International les imputent à trois facteurs: “l’évasion fiscale” qui atteint, selon les rédacteurs dudit rapport, des proportions alarmantes; “l’absence de toute réforme (économique) radicale”, et la persistance des inégalités sociales au royaume de M6. Pour rappel, la même organisation avait classé, dans son rapport relatif à l’année 2029, le Maroc comme étant “le pays le plus inégalitaire d’Afrique du Nord”. Une situation qui a toutes les chances de persister à l’avenir; du fait du système politico-économique foncièrement inégalitaire que subit, depuis toujours, le peuple marocain. Ce que le rapport précité de l’organisation britannique confirme, d’ailleurs, on ne peut mieux; bien que qu’il ne l’énonce pas expressément. En notant, cette fois-ci, expressément, que si les pouvoirs publics “avait instauré un impôt de solidarité de 5%, les ressources financières que celui-ci aurait généré, auraient pu couvrir les dépenses induites par la lutte contre la pandémie du Covid-19 (…) surtout que, y est-il également rapporté, le  budget de l’Etat (marocain) souffre d’un déficit record”. Dans la foulée, Oxfam International a regretté l’inégalité face à l’impôt des Marocains: “Les recettes fiscales qui ont représenté, entre 2000 et 2018, 85% du budget de l’Etat, pèsent d’une manière injuste sur une frange réduite de la société”, a, en effet, rapporté l’organisation internationale. Cette injustice dans la perception des impôts se retrouve également dans celui sur les revenus; lequel constitue, toujours selon les rédacteurs du rapport précité, “un supplément de pressions fiscales injustement réparti sur les catégories qui y sont assujetties”.   

Mourad Bendris