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Pillage de nos richesses aurifères: Les solutions de Mohamed Arkab

Pillage de nos richesses aurifères: Les solutions de Mohamed Arkab

Le pillage de nos richesses aurifères est un fait indéniable. Il ne se passe un jour, en effet, sans que le ministère de la Défense nationale n’annonce l’arrestation, par ses unités opérant dans le Grand Sud – dans les wilayas de Tamanrasset, surtout, et d’Illizi, pour être plus précis – de groupes de pilleurs d’or. Composés, en général, d’individus originaires de pays de l’Afrique sub-saharienne, ces derniers sont, à l’évidence, parfaitement renseignés – par qui? la question reste posée qui mérite réponse – sur l’emplacement des sites aurifères s’y trouvant. Ce qui explique pourquoi les groupes qui sont neutralisés, le sont à chaque fois en possession de puissants moyens de transport et de liaison, et d’importants équipements d’exploration et d’extraction. Il est, selon nombre de sources concordantes, fort rare de tomber sur des groupes qui ne possèdent pas, au moins, un camion de fort tonnage, un véhicule 4×4, un groupe électrogène, des détecteurs de métaux et des téléphones satellitaires de type Thuraya. Pis, il semble que parmi les trafiquants arrêtés certains étaient en possession d’armes à feu. Tous ces détails laissent supposer que le pillage de nos richesses aurifères n’est pas le fait de petits trafiquants poussés à de telles pratiques illégales par les difficultés de l’existence – ce qui est effectivement le cas de la majorité des petits exécutants de ces pratiques -, mais plutôt de réseaux transnationaux relevant du grand banditisme. Prenant conscience que la lutte contre ce pillage déclaré de nos ressources nationales ne peut se limiter à la seule solution sécuritaire, les plus hautes autorités du pays ont décidé de lui donner une dimension économique et sociale. Que la création, en juin 2020, du ministère des Mines a grandement facilité. C’est, en effet, Mohamed Arkab, auquel a été confié ce nouveau département ministériel qui l’a annoncé dans les jours qui ont suivi sa prise de fonction. En attendant que l’Etat passe à l’exploitation industrielle de cette richesse, aujourd’hui, dormante – la seule wilaya de Tamanrasset abrite deux sites aurifères à l’importance établie: le site de Tirek et celui dc Amesmessa dont les réserves prouvées sont estimées, respectivement, à 730 000 tonnes et à 2,5 millions tonnes d’or – les pouvoirs public ont décidé de recourir à l’exploration et l’exploitation artisanales de cette richesse. “Artisanales”, dans le sens où ces deux activités seront le fait de jeunes orpailleurs natifs de la région qui auraient été préalablement formés, aux métiers qui leur sont liés, dans les établissements du secteur de l’Enseignement et de la Formation professionnelle, puis regroupés en coopératives dont les équipements seront fournis par l’Etat. Depuis quelques jours, cette opération est entrée dans sa phase concrète: le ministre a, en effet, annoncé que 57 coopératives de jeunes, sur les 170 qui en ont fait la demande, viennent d’être autorisées à se lancer dans l’exploration et l’exploitation de l’or dans le Grand Sud. Dans la foulée, Mohamed Arkab a également annoncé “la constitution d’un Comptoir de l’or” dans lequel l’ENOR (Entreprise nationale d’exploitation des mines d’or) aura, entre autres missions, la tâche d’évaluer la quantité d’or extraite par les coopératives en question et de les rémunérer. 

 

Mourad Bendris