Prince Moulay Hicham El Alaoui: Le roi Mohammed VI a rejeté mon conseil de transformer le Maroc en un État moderne, du système makhzen à une monarchie constitutionnelle

Le prince Prince Moulay Hicham El Alaoui a révélé avoir conseillé au roi Mohammed VI la nécessité d’abandonner le système makhzen au détriment d’ un État moderne, à travers lequel la souveraineté populaire doit être consolidée et la séparation des pouvoirs conduisant à l’établissement d’une monarchie constitutionnelle.

Hicham El Alaoui a confirmé, dans une interview sur France 24, que le régime du Makhzen avait rejeté son conseil au roi Mohammed VI de s’ouvrir davantage à l’opposition, et de traiter d’une manière différente qu’auparavant avec l’élite militaire.

Le prince marocain a indiqué que les proches du roi du Maroc voyaient dans ses conseils à cette époque une tentative de sa part de donner des leçons au nouveau roi.

D’autre part, l’intervenant a expliqué qu’il avait mentionné dans son livre « Journal d’un prince banni » que le roi Mohammed VI était appelé « Prince des pauvres », mais qu’il laissait les promesses s’accumuler sans les tenir, indiquant que ce titre était utilisé par les rois de France et était accompagné d’un autre titre, « Le roi paresseux », qu’il considérait comme une indication d’une étape prochaine de la mauvaise gouvernance, celui qui a inclus ces phrases dans le nouveau dictionnaire politique marocain a cherché à les promouvoir.

Hicham El Alaoui a souligné que l’idée principale de son livre « Journal d’un prince banni » traite de l’interprétation de la structure de l’État marocain, qui repose sur deux structures de base, la première est traditionnelle représentée dans le système makhzen, et la seconde est moderne composée d’institutions, d’économie et d’infrastructures, ce qui signifie qu’il y a une dualité de gouvernement au Maroc, elle fait que l’État moderne côtoie l’autorité traditionnelle et la sert.

Dans ce contexte, l’invité de France 24 a souligné que cette dualité dans le système de gouvernance est un obstacle majeur à l’avenir du Maroc, et hypothèque l’avenir de la monarchie.

Le prince marocain a souligné qu’il avait rencontré une forte opposition à ses efforts pour apporter des changements au sein du système de gouvernance au Maroc, en raison de la présence d’une résistance idéologique conservatrice parmi certains membres de la vieille garde, en plus de la présence d’une résistance pratique de la part des parties prenantes, qui constituent le principal obstacle à la transition vers la démocratie.

A cet égard, l' »Emir Alaoui » a expliqué que l’affaire est liée aux intérêts des lobbies qui contrôlent des pans entiers de l’économie marocaine.

Au sujet du refus des proches du roi à ses conseils, Moulay Hicham a souligné qu’il était sûr que le Makhzen est un « animal » qui se vengerait de lui, et ses gardes lui demanderaient de quitter le palais », et c’est exactement ce qui s’est passé », notant qu’Il a assisté à la cérémonie de serment d’allégeance dans un costume moderne et non dans des vêtements marocains traditionnels, pour montrer à tous qu’il n’avait d’ambition pour rien de plus que son effort pour ouvrir sa cœur et envoyer un message au roi.

Concernant cette résistance qu’il a reçue et le fort rejet qu’il a rencontré, le prince Hicham a déclaré: « J’ai rempli mon devoir familial et patriotique, et quand on m’a dit de rester à votre place, je suis resté à ma place. »

Ahmed Achour