Saïda Neghza (Pdte CGEA): “Un responsable qui ne peut pas prendre de décision, doit rentrer chez lui..”  

 La présidente de la CGEA (Confédération générale des entreprises algériennes), est connue pour dire tout haut ce que beaucoup préfèrent dire tout bas. Quand ils le disent, il va sans dire. Participant, vendredi dernier à l’émission “Story Week-end” de la chaîne de télévision nationale privée, Echourouk News, Saïda Neghza s’en est de nouveau pris aux responsables, d’une manière générale, qui se contentent d’occuper des postes tout évitant de prendre les décisions exigées par une situation donnée mais qui pourraient ne pas plaire à d’autres. L’occasion lui a été donnée par un débat quelque peu chaud, il faut le dire, entre les participants à l’édition du dernier week-end de l’émission précitée. Plus particulièrement, par le refus de Ferhat Aït-Ali Braham, l’actuel ministre de l’Industrie, de dévoiler l’identité des quatre concessionnaires qui ont été retenus par son département ministériel pour importer des véhicules neufs. Refusant d’admettre, à l’évidence, une telle attitude et, surtout, les explications, quant à l’existence dans les textes en vigueur, promulgués durant “l’ancien régime”, de dispositions interdisant cela, défendues par une participante à l’émission, la présidente de la CGEA a asséné sa conviction selon laquelle “tout responsable qui n’a pas le courage de prendre les décisions qu’il juge idoines, doit rentrer chez lui”. Insinuant clairement qu’une telle attitude relève d’un manque de courage manifeste, elle a rappelé aux présents ses prises de position à un moment où beaucoup se complaisaient, a-t-elle laissé entendre, dans un silence complice. “J’étais, en 2014, la seule femme, pour ne pas dire le seul homme, à avoir défié la pluss grande Issaba qu’a connue l’Algérie et ce n’est pas en 2021 que je vais me taire”, a-t-elle, en effet, déclaré. Non sans ajouter, à l’évidence, pour rendre plus explicites ses propos: “Je n’ai jamais caressé dans le sens du poil Saïd  – Bouteflika, NDLR –  et ce, à une époque où Haddad désignait et dégommer les ministres…” Ces opinions tranchées de Saïda Neghza ne l’empêchent pas cependant d’être réaliste. Elle a, en effet, plaidé pour que le gouvernement actuel bénéficie d’un temps de grâce avant que des comptes ne lui soient demandés. Ce qui ne veut pas dire, a-t-elle laissé entendre, qu’il faille pour autant se taire sur les ministres défaillants…

Mourad Bendris