Un autre pas de Macron

 

Le président de la République française a pris la décision de “faciliter l’accès aux archives classifiées de plus de 50 ans”. Y compris celles relatives à la Guerre de libération nationale. Soit à la période allant de 1954 à 1962. Et ce, dès demain, mercredi 10 mars. C’est un communiqué de la présidence de la République française, rendu public depuis peu, qui l’annonce. Et qui précise que l’opération de déclassification décidée concerne « tous les documents couverts par le secret de la Défense nationale jusqu’aux dossiers de l’année 1970 incluse”. Cette dernière précision, sur la limite de la période d’où sont tirés les dossiers concernés par la décision d’Emmanuel Macron, l’année 1970, à savoir, n’est, à l’évidence, nullement fortuite.

  Intervenant une semaine après la reconnaissance par la France officielle de la responsabilité de son armée dans la mort sous la torture, en mars 1957, du militant de la cause nationale Ali Boumendjel, cette nouvelle avancée effectuée par le président français dans la voie de l’apaisement des relations entre les deux pays et ce, par le dépassement de toutes les entraves à la résolution de la question mémorielle en suspens entre les deux pays, s’il ne fait aucun doute qu’elle sera appréciée à sa juste mesure de côté-ci de la Méditerranée, risque, en revanche, de soulever de grosses vagues de l’autre côté de la Mare Nostrum. Notamment, dans les milieux nostalgiques de la France coloniale et revanchards de l’extrême-droite. Comme cela a été le cas, l’année dernière, quand le président Macron a officiellement reconnu que le jeune mathématicien et néanmoins militant communiste acquis à l’indépendance de l’Algérie, Maurice Audin, a été assassiné, après avoir été torturé, par l’armée coloniale française. Et ces derniers jours, quand il a reconnu que l’avocat du FLN, Ali Boumendjel, est mort dans les mêmes abjectes conditions. Nous y reviendrons.

Mourad Bendris